Les États capitalistes, qu’ils défendent des intérêts économiques et politico-militaires locaux ou régionaux ou qu’ils cherchent une hégémonie mondiale, doivent constamment évaluer et réévaluer leurs intérêts stratégiques, leurs alliances et les menaces auxquelles ils sont confrontés.
Pour l’impérialisme américain, au moment de la seconde guerre mondiale, avant que les bombes atomiques n’aboutissent à la capitulation du Japon, il semblait évident que bien que la Russie stalinienne fusse militairement essentielle pour la défaite de l’Allemagne et du Japon, le bilan de la guerre a ouvert la perspective que la Russie pourrait dominer de grandes parties de l’Europe et l’Asie, et ainsi devenir une menace à l’hégémonie mondiale des États-Unis. Avec l’occupation de la moitié orientale de l’Europe par la Russie, et la puissance des partis staliniens en Italie et en France, la moitié de l’Europe occidentale pourrait être place dans l’orbite de Moscou, que ce soit par le mécanisme des élections ou la conquête; à cela s’ajoutait la conviction que Mao était une marionnette de Moscou et que sa «révolution» en Chine étendrait la domination russe à une grande partie de l’Asie face aux puissances coloniales européennes, faibles et en déclin; l’ensemble de ces faits ont conduit Washington à adopter une stratégie de confinement de la Russie, incluant le plan Marshall, la formation de l’OTAN et deux guerres de terrain en Asie (Corée et Vietnam) avant que la stratégie de l’impérialisme américain ne change.
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