Dans l’article suivant, R. Victor du Cercle de Paris, nous met en garde contre « le danger que reprĂ©sente la pratique qui consiste Ă rejeter de vĂ©ritables analyses qui mettent en Ă©vidence la rĂ©alitĂ© des manipulations, l’omniprĂ©sence du secret, de la malveillance, des complots dans la gestion sociale capitaliste, au nom d’une lutte contre le “complotisme“. »
Complot ?
Le terme de “complotisme” est devenu un anathème, une condamnation de toute pensĂ©e qui met en doute ne fut-ce qu’une partie des discours officiels concernant la pandĂ©mie du Coronavirus. Et pourtant : c’est quoi un “complot” ?
D’après le CNRLT (Centre national de ressources textuelles et lexicales) :
Complot : “Dessein secret, concertĂ© entre plusieurs personnes, avec l’intention de nuire Ă l’autoritĂ© d’un personnage public ou d’une institution, Ă©ventuellement d’attenter Ă sa vie ou Ă sa sĂ»retĂ©.”
“Par extension : Projet quelconque concertĂ© secrètement entre deux ou plusieurs personnes.”
Le Robert : “Projet concertĂ© secrètement afin de nuire (Ă quelqu’un, Ă une institution)”
Deux notions sont présentes : le secret et la malveillance.
Dans son sens le plus gĂ©nĂ©ral la malveillance est absente. Quand les parents prĂ©parent les cadeaux du Père NoĂ«l on pourrait dire qu’ils complotent.
Le terme “complotisme” pourrait contenir deux sens. L’un gĂ©nĂ©ral qui concernerait la tendance Ă voir dans les discours et actions des gouvernements et autres institutions telles que les entreprises, les banques, les mĂ©dias, etc. le rĂ©sultat de complots, c’est Ă dire de “desseins secrets”, non transparents, dissimulĂ©s au public en vue d’atteindre des objectifs Ă leur profit. L’autre sens est une caricature du premier consistant Ă ne retenir que des versions de toute Ă©vidence invraisemblables, voire ridicules ou fantaisistes. C’est surtout dans ce dernier sens que les mĂ©dias et de nombreux commentateurs l’emploient, faisant, volontairement ou involontairement, un amalgame qui tend Ă discrĂ©diter la mĂ©fiance Ă l’Ă©gard des discours officiels. Il ne serait pas surprenant d’apprendre que des “thĂ©ories du complot” particulièrement absurdes ou caricaturales soient mises en circulation dans le seul but de nourrir cet amalgame et le dĂ©nigrement des pensĂ©es trop mĂ©fiantes Ă l’Ă©gard des versions officielles.
Le complot, le secret, le manque de transparence en vue de renforcer leur pouvoir font partie du mode de vie des classes dominantes depuis la division de la sociĂ©tĂ© en classes. Le capitalisme ne fait pas exception, au contraire. Dès sa naissance le secret joue un rĂ´le dĂ©terminant dans son fonctionnement. Le secret Ă©tait dĂ©jĂ important dans les guildes d’artisans au Moyen Ă‚ge, jalouses de leurs savoirs techniques. Le capitalisme qui porte le rĂ´le des techniques et des sciences de la production Ă des degrĂ©s de dĂ©veloppement sans prĂ©cĂ©dents et qui en mĂªme temps fait de la concurrence entre agents Ă©conomiques le mode de vie ordinaire, le capitalisme ne pouvait qu’accroĂ®tre la place du secret et donc du complot dans le mode de gouvernance social.
Dans l’opĂ©ra franc-maçon de Mozart, La flĂ»te enchantĂ©e, (1791), Papageno et le prince Tamino sont soumis Ă des Ă©preuves, dont celle de garder le silence quelles que soient les circonstances qu’ils rencontreront. Papageno, image du personnage populaire, n’y parviendra pas alors que le prince Tamino rĂ©ussira et y gagnera le droit Ă Ăªtre “initiĂ©”. Pour les Francs-maçons, porteurs des valeurs de la bourgeoisie naissante, “le silence est d’or”.
La corruption est un des fléaux du capitalisme, comme de tout système marchand, mais ici elle acquiert une dimension internationale, mondiale, quasiment omniprésente.
Elle ne touche pas que les pays les moins dĂ©veloppĂ©s, comme le montre “L’indice de corruption” publiĂ© par Transparency International. En 2014 les États-Unis se situaient au 17e rang, la France au 24e, l’Italie au 43e…. Ă noter la Chine au 100e, le Venezuela au 161e. (1)
Or la corruption comporte par définition une part de complot, de secret, de conspiration.
Le “lobbyisme“ est une forme de “lĂ©galisation”, d’institutionnalisation de la corruption, mais celle-ci ne perd pas pour autant sa nature conspiratrice, opaque. L’ampleur de cette rĂ©alitĂ© est souvent sous-estimĂ©e et les mĂ©dias en parlent peu. Les exemples sont pourtant Ă©loquents. Pour l’Union EuropĂ©enne un article du Monde de 2019 donnait quelques chiffres :
“L’Organisation non gouvernementale Transparency International estime quant Ă elle Ă environ 26 500 le nombre de lobbyistes prĂ©sents de façon rĂ©gulière Ă Bruxelles, et Ă environ 37 300 le nombre de personnes impliquĂ©es dans les activitĂ©s de lobbying dans la capitale belge.“ (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/05/23/petit-guide-de-lobbyisme-dans-les-arenes-de-l-union-europeenne_5466056_4355770.html)
L’exemple des lobbies Ă Washington et leur croissance depuis le dĂ©but de ce siècle est aussi parlant :
“Le nombre d’agences de lobbyistes rĂ©pertoriĂ©es Ă Washington, D.C. a plus que doublĂ© depuis 2000, passant de 16 000 Ă 34 000 environ en 2005… L’argent dĂ©pensĂ© par les entreprises et les groupes de pression pour dĂ©fendre leurs causes au Congrès des États-Unis d’AmĂ©rique et auprès de l’administration est passĂ© de 1,6 milliard de dollars en 2000 Ă 2,1 milliards de dollars en 2004. Certaines firmes ont augmentĂ© leurs tarifs de 100 % et engagent Ă des salaires de dĂ©part de 300 000 dollars par an. Environ la moitiĂ© des anciens Ă©lus quittant le Congrès deviennent lobbyistes.” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Lobby)
La manipulation. Les principaux responsables politiques tout comme les grandes institutions publiques et privĂ©es possèdent des “conseillers en communication”. Dans la pratique il s’agit de conseillers en manipulation. D’ailleurs en anglais on appelle cela des “spin doctors”, “spin” ayant ici le sens de manipulation. [“spin : pejorative, political (=news manipulation) manipulation“.
https://dictionnaire.reverso.net/anglais-francais/spin].
Mais qu’est-ce que la manipulation sinon un des instruments fondamentaux des “desseins secrets” destinĂ©s Ă atteindre des objectifs au dĂ©triment de ceux qui les Ă©coutent.
Les spin doctors sont les petites mains de la société du spectacle.
L’Ă©conomie “illĂ©gale” (drogues, prostitution, rackets, paradis fiscaux, etc) a toujours existĂ© dans le capitalisme. Mais elle a pris et prend une place de plus en plus importante dans les dernières dĂ©cennies.
L’interpĂ©nĂ©tration entre ce monde sombre, par dĂ©finition rĂ©gi par le secret, et le monde politique est une rĂ©alitĂ© bien connue. Secret et malveillance, c’est les deux caractĂ©ristiques du complot.
Un acteur joue un rĂ´le très important dans le capitalisme et exige, peut Ăªtre plus que tout autre, le secret, la malveillance, le complot : Eisenhower l’a appelĂ© le complexe militaro-industriel. Dans la cĂ©lèbre allocution tĂ©lĂ©visuelle qu’il a prononcĂ©e le 17 janvier 1961, quelques jours avant le terme de son deuxième et dernier mandat il mettait en garde contre ce “pouvoir illĂ©gitime” :
“Le risque d’une dĂ©sastreuse ascension d’un pouvoir illĂ©gitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertĂ©s et nos processus dĂ©mocratiques.” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_fin_de_mandat_de_Dwight_D._Eisenhower)
Eisenhower, un des plus importants militaires de l’histoire des États-Unis, savait de quoi il parlait.
Dans le mĂªme domaine, les laboratoires militaires chargĂ©s de la production d’armes bactĂ©riologiques sont une illustration de l’opacitĂ© extrĂªme qui recouvre les agissements de ce secteur. La crise du coronavirus, en mettant en lumière les laboratoires de virologie, en particulier celui de Wuhan, a permis de “dĂ©couvrir” qu’il existe plus de 30 laboratoires virologiques militaires dans le monde, rĂ©partis dans 21 pays, au premier rang desquels les États-Unis, la France, l’Australie, la Suisse, la Chine…
Les entraves multipliĂ©es par le gouvernement chinois Ă l’Ă©gard de l’Ă©quipe de l’OMS chargĂ©e d’enquĂªter sur l’origine du virus Ă Wuhan illustrent encore l’importance du secret dans ce domaine.
Enfin, last but not least, il faut citer ce que les historiens appellent respectueusement la “diplomatie secrète“, c’est Ă dire les tractations entre États en dehors des cadres diplomatiques officiels, publics.
Dans un article intitulĂ© “Le monde après le Coronavirus”, paru dans le Financial Times en mars 2020, Yuval Noah Harari Ă©crit : “Ces dernières annĂ©es, des politiciens irresponsables ont dĂ©libĂ©rĂ©ment sapĂ© la confiance dans la science, dans les autoritĂ©s publiques et dans les mĂ©dias.“
Mais il ne s’agit pas seulement des “dernières annĂ©es” ni de quelques “politiciens irresponsables“. C’est toute la vie du capital qui est infectĂ©e par les virus du secret, de la manipulation, du complot.
Le “scandale du Lancet”, oĂ¹ les laboratoires pharmaceutiques et nombre de “leurs” mĂ©decins rĂ©putĂ©s ont collaborĂ© avec des politiciens pour des raisons de profit, en est une criante illustration. The Lancet, revue fondĂ©e en 1823, une des rĂ©fĂ©rences les plus respectĂ©es du monde scientifique mĂ©dical, publie en mai 2020 une Ă©tude sur la Covid-19 condamnant l’emploi de l’hydroxychloroquine pour soigner la maladie. La mĂ©thodologie de l’Ă©tude soulève immĂ©diatement des rĂ©actions de la part de nombreux scientifiques. Quelques semaines plus tard le journal Le Monde datĂ© du 4 juin 2020 rapporte la suite des Ă©vĂ©nements : “Coup sur coup, deux des plus grandes revues mĂ©dicales mondiales [The Lancet et The New England Journal of Medicine] ont procĂ©dĂ© Ă la rĂ©tractation d’articles ayant trait au Covid-19, fondĂ©s sur des donnĂ©es fournies par une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, Surgisphere, [crĂ©Ă©e Ă Chicago en 2008] et Ă l’origine, dĂ©sormais, plus que douteuse. (…) Cette Ă©tude avait conduit Ă la suspension de l’usage de ce traitement en France contre le Covid-19.” (Notons que dans la pratique cette suspension y est toujours en vigueur.)
Heureusement il y a eu des scientifiques qui ont permis de mettre à jour rapidement la supercherie. Mais la question qui se pose est : comment en est-on arrivé là  ?
La rĂ©ponse ne peut Ăªtre Ă©trangère au fait que le prix de l’hydroxychloroquine, employĂ©e depuis des dĂ©cennies par des millions de personnes, est particulièrement bas (quelques centimes d’euros par cachet) alors que le prix du traitement par le Remdesivir, le seul traitement approuvĂ© par la US-FDA au dĂ©but juillet 2020, est fixĂ© par son producteur, le laboratoire amĂ©ricain Gilead, Ă 2 340 $ (2 085 €) par patient. (https://www.industriepharma.fr/covid-19-gilead-fixe-le-prix-du-remdesivir,111716)
DĂ©but octobre 2020, l’Europe a conclu un contrat portant sur la possibilitĂ© de commander jusqu’à 500 000 doses de Remdesivir pour un montant global de plus d’un milliard d’euros. Pourtant, le 20 novembre l’OMS est obligĂ©e de publier une recommandation “contre l’administration de Remdesivir aux patients hospitalisĂ©s, quelle que soit la gravitĂ© de leurs symptĂ´mes, dans la mesure oĂ¹ rien ne prouve Ă ce jour que le remdesivir amĂ©liore pour ces patients les chances de survie et les autres rĂ©sultats sanitaires.” (https://www.who.int/fr/news-room/feature-stories/detail/who-recommends-against-the-use-of-remdesivir-in-covid-19-patients)
RĂ©cemment une secrĂ©taire d’État belge, pour des raisons de polĂ©mique avec l’opposition flamande, a rendu publics les prix des diffĂ©rents vaccins contre la Covid-19 achetĂ©s par le gouvernement. Elle en a Ă©tĂ© fortement critiquĂ©e. “Je voulais Ăªtre transparente, peut-Ăªtre un peu trop transparente” s’en est-elle excusĂ©e. Un porte-parole de l’Union EuropĂ©enne a rappelĂ© l’impĂ©ratif d’opacitĂ©Â : “Tout ce qui concerne des informations comme le prix des vaccins est couvert par la confidentialitĂ©, c’est une obligation très importante. C’est une exigence contractuelle.” (Le Monde, 22 dĂ©cembre 2020)
Le laboratoire pharmaceutique amĂ©ricain Pfizer, un des plus importants du monde, premier Ă fournir avec BioNTech un vaccin contre la Covid-19, a Ă©tĂ© par le passĂ© accusĂ© ou condamnĂ© a plusieurs reprises pour des cas d'”inconduite” tels que publicitĂ© mensongère, corruption, tests meurtriers sur des enfants en Afrique, etc. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Pfizer)
Tous ces faits ne sont pas des coĂ¯ncidences ni des dĂ©lires paranoĂ¯aques. Ils illustrent cyniquement Ă quel point la rapacitĂ© capitaliste sĂ©crète par tous ses pores la manipulation et le complot, le secret et la malveillance en vue du profit. C‘est des faits comme ceux-lĂ qui ont “sapĂ© la confiance dans la science, dans les autoritĂ©s publiques et dans les mĂ©dias“, pour reprendre les mots de Harari.
Peut-Ăªtre dira-t-on que toutes ces formes de complots font partie de la vie courante des diffĂ©rentes fractions du capital mais que du fait mĂªme des divisions des classes dominantes ces complots restent limitĂ©s en ampleur. C’est un peu ce que dit encore Harari quand il Ă©crit : “Il existe naturellement de nombreux complots rĂ©els dans le monde. Certains individus, entreprises, organisations, Ă©glises, factions ou gouvernements ne cessent d’imaginer et de mettre en Å“uvre divers complots. Tous ces plans et projets se sont rĂ©gulièrement tĂ©lescopĂ©s, mais le rĂ©sultat n’était pas orchestrĂ© par un unique groupe de responsables.“ (Article dans le Financial Times, mars 2020). Ou encore, dans une tribune du New York Times : “Tous ces complots et intrigues sont peut-Ăªtre rĂ©els, toutefois ils ne sont pas les pièces constituantes d’une seule et mĂªme conspiration mondiale.”
Harari reconnaĂ®t qu’il y a “de nombreux complots rĂ©els dans le monde“… “naturellement”. Ce qu’il rejette c’est l’idĂ©e que tous ces complots soient “orchestrĂ©s par un unique groupe de responsables“, qu’il s’agisse “d’une seule et mĂªme conspiration mondiale”.
Il n’existe probablement pas un “unique groupe de responsables” ou “une seule conspiration mondiale“. Mais il y a des conspirations, sinon mondiales du moins “trans-nationales” assez Ă©videntes, mĂªme si on n’en connaĂ®t pas les contenus exacts, dont une partie est par dĂ©finition secrète. Les GAFAM Ă©laborent et mettent en pratique des stratĂ©gies mondiales, tout comme les banques, les entreprises, les laboratoires pharmaceutiques les plus importants. On sait en outre qu’il existe de nombreux “clubs” de hauts responsables, des lieux de rencontre, des confĂ©rences très Ă©litistes oĂ¹ l’on “rĂ©flĂ©chit” Ă l’Ă©chelle trans-nationale sinon mondiale. Les politiciens (un des mĂ©tiers les plus mĂ©prisĂ©s au monde) ne sont qu’une partie apparente du pouvoir des classes dominantes.
—
Personne n’adhère Ă des thĂ©ories qui disent en mĂªme temps que la Covid est pratiquement une grippe inoffensive et qu’il s’agit d’un complot pour Ă©liminer les pauvres de la planète.[??]
Ce dont il s’agit c’est de garder et entretenir une mĂ©fiance extrĂªme, et saine, Ă l’Ă©gard des discours officiels.
Cela implique parfois le recours Ă des “spĂ©culations”, c’est Ă dire au “fait de s’interroger sur les consĂ©quences d’une hypothèse si elle Ă©tait vraie, sans nĂ©cessairement la considĂ©rer au dĂ©part comme telle.“ (Wikipedia fr) L’opacitĂ©, le recours au secret systĂ©matique qui caractĂ©rise les gestions capitalistes rend souvent difficile, voire impossible, de trouver les “preuves” indiscutables d’une hypothèse qui s’oppose aux versions officielles. Les “preuves indiscutables” de certains complots des gouvernements n’apparaissent, quand elles apparaissent, que longtemps après les Ă©vĂ©nements.
Aurait-il fallu en septembre 2002 traiter de “spĂ©culations fantaisistes et irrationnelles” l’idĂ©e que le rapport de Bush au Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU, affirmant que l’Irak possĂ©dait des armes de destruction massive, Ă©tait peut-Ăªtre un mensonge destinĂ© Ă justifier l’ouverture de la guerre d’Irak ? Aurait-il Ă©tĂ© “fantaisiste” de se poser une telle question puisque rien ne permettait alors de “prouver” la certitude d’une telle supposition ? Pourtant, “dans un entretien en 2013, [9 ans plus tard] Colin Powell dĂ©clare, au sujet des armes de destruction massive en Irak, que « Saddam Hussein (…) n’en possĂ©dait pas un gramme »”
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Armes_de_destruction_massive_en_Irak)
On pourrait se poser la mĂªme question pour quelqu’un qui aurait en aoĂ»t 1964 mis en question la version officielle de l’attaque contre deux destroyers amĂ©ricains par des torpilleurs nord-vietnamiens dans le Golfe de Tonkin, prĂ©texte utilisĂ© par Johnson pour entamer la guerre du Vietnam. Pourtant “des Ă©lĂ©ments ultĂ©rieurs, dont un rapport rendu public en 2005 par la National Security Agency, [11 ans plus tard] indiquent qu’il n’y a pas eu d’attaque nord-vietnamienne Ă cette date.”
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Incidents_du_golfe_du_Tonkin)
Les “thĂ©ories du complot” sont multiples et contradictoires entre elles. Certaines sont probablement des caricatures mises en circulation pour ridiculiser les analyses qui rejettent les discours officiels. Je ne sais pas quelle est l’ampleur de l’adhĂ©sion qu’elles suscitent ni leur impact sur la conscience de la population. On pourrait s’y attarder. Mais ce dont je suis sĂ»r c’est du danger que reprĂ©sente la pratique qui consiste Ă rejeter de vĂ©ritables analyses qui mettent en Ă©vidence la rĂ©alitĂ© des manipulations, l’omniprĂ©sence du secret, de la malveillance, des complots dans la gestion sociale capitaliste, au nom d’une lutte contre le “complotisme“, les “thĂ©ories du complot“, le “conspirationnisme“, etc.
C’est devenu aujourd’hui une tarte Ă la crème, une gangrène, dont les spin doctors se servent ad nauseam pour protĂ©ger leurs cyniques manipulations.
Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, dont la reconnaissance faciale, l’omniprĂ©sence croissante de la digitalisation dans la vie quotidienne qui permet de suivre les faits et gestes de chaque individu, les gouvernements et les gĂ©rants du système, si jaloux de leurs secrets, se paient le luxe de soumettre la population dominĂ©e Ă une surveillance sans limites. La Chine est un modèle du genre. La Covid-19 sert insidieusement Ă justifier partout la mise en place de pratiques de contrĂ´le totalitaire.
Raoul Victor, 26 janvier 2021
______________________________________
Notes :
1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le:Classement_de_l%27indice_de_corruption
“L’indice est Ă©laborĂ© Ă l’aide d’enquĂªtes rĂ©alisĂ©es auprès d’hommes d’affaires, d’analystes de risques et d’universitaires rĂ©sidant dans ces pays ou Ă l’Ă©tranger.” (WikipĂ©dia fr) Il donne pourtant une vision biaisĂ©e car la corruption dans les pays plus dĂ©veloppĂ©s se fait Ă des niveaux très Ă©levĂ©s et sa dissimulation est des plus raffinĂ©es. C’est ainsi que des pays comme la Suisse et le Luxembourg, vĂ©ritables instruments de la corruption mondiale, apparaissent au 5e et 9e rang de l’Ă©chelle… une aurĂ©ole sur la tĂªte.
https://raoulv.pagesperso-orange.fr/